Inspirée d'une histoire de Paulo Coelho, cette métaphore parle du jugement. À travers cette courte histoire, je vous propose de repenser votre perception de l'alimentation et de l'image corporelle. Et si notre jugement était influencé par notre propre "fenêtre" ?
"Un jeune couple emménage dans un nouveau quartier. Le lendemain matin, alors qu'ils prennent leur petit-déjeuner devant la fenêtre, la jeune femme voit sa voisine suspendre son linge à l'extérieur. "Ce linge n'est pas très propre dit-elle ; elle ne sait pas le laver correctement. Elle a peut-être besoin d'une meilleure lessive.." Son mari regardait silencieux. Chaque fois que sa voisine suspendait son linge à sécher, la jeune-femme faisait le même commentaire. Un mois plus-tard, la femme fut surprise de voir du linge bien propre sur le fil à linge et dit à son mari : "Regarde, elle a finalement trouvé le moyen de laver correctement son linge. Je me demande qui lui a appris cela ?" Le mari répondit : "Je me suis levé tôt ce matin et j'ai nettoyé nos fenêtres." Ce que nous voyons en regardant les autres, dépend de la clarté de la fenêtre à travers laquelle nous regardons. Alors ne soyez pas trop rapides pour juger les autres, surtout si votre perspective de la vie est assombrie par la colère, la jalousie, la négativité, ou des désirs insatisfaits. Juger une personne ne définit pas qui elle est. Cela définit qui vous êtes."
Cette histoire est une clé puissante pour mieux comprendre les troubles de la relation à l'alimentation et/ou au corps jusqu'au Trouble du Comportement Alimentaire et insatisfaction corporelle.
Elle nous invite à réfléchir aux filtres à travers lesquels nous voyons notre corps et notre relation avec la nourriture et s’applique parfaitement à la façon dont les TCA (Trouble du Comportement Alimentaire) influencent notre vision de nous-mêmes.
Quand on souffre de TCA ou d'une insatisfaction corporelle chronique, on porte un regard sévère et déformé sur soi-même. La perception de soi est comme une "fenêtre sale", obscurcie par des pensées irrationnelles et des croyances limitantes, telles que "je dois être parfait(e)" ou "ma valeur dépend de mon poids". Ces pensées agissent comme des tâches qui faussent notre regard sur notre propre valeur et nous empêchent de nous voir tels que nous sommes réellement.
Dans les troubles alimentaires ou l'insatisfaction corporelle, le poids et l’apparence deviennent des points de comparaison incessants avec les autres. On se perçoit alors comme insuffisant ou inadéquat, persuadé que les autres sont "meilleurs". La "fenêtre sale" représente ici ce filtre de comparaison et de jugement, qui nous empêche de voir notre corps et nos besoins pour ce qu’ils sont réellement, avec neutralité et bienveillance.
La clé pour surmonter cette vision biaisée est donc de "nettoyer notre fenêtre" intérieure. Cela signifie d'apprendre à reconstruire un regard plus objectif et compatissant sur soi, en remettant en question les pensées négatives qui entretiennent le trouble.
Cette démarche peut passer par des thérapies (comme les TCC), des groupes de soutien, ou des pratiques de pleine conscience, qui aident à réévaluer les croyances et à développer une relation apaisée avec la nourriture et avec son corps..
"Nettoyer sa fenêtre" revient donc ici à se libérer de la honte et des attentes irréalistes pour se reconnecter avec soi-même. En cultivant un regard plus authentique, plus doux, on peut développer une relation sereine avec son corps et ses choix alimentaires, loin des jugements et des comparaisons.
Je fais souvent appelle à cette métaphore en séance pour vous rappeler que les TCA et l'insastifaction corporelle sont souvent alimentés par des perceptions biaisées et des filtres négatifs. En travaillant sur votre façon de voir et de penser, il devient possible de retrouver une relation équilibrée avec soi-même et avec la nourriture, pour enfin se voir avec clarté et compassion. J'espère que ce partage vous éclaire un temps soit peu et qu'il résonnera quelque chose pour vous ♥︎
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